>>>PROFESSIONNELS

Genu valgum (« jambes en x »)

 

DEFINITION-PATHOGENIE

Figure 1 - Genu valgum physiologique (enfant de 3 ans)


On parle de « genu valgum » en cas de déviation de la jambe vers l’extérieur par rapport à l’axe du membre inférieur (avec saillie du genou en dedans). Quand les deux genoux se touchent, les chevilles sont écartées (FIG. 1). Dans le langage courant, on parle de « jambes en X » ou en anglais de « knock-knee». Le genu valgum est physiologique à partir de 2 ans jusque 6 ans. Il commence à 2 ans, puis s’accentue petit à petit. Il est maximal à 3 ans puis diminue progressivement jusque 6 ans. Il est symétrique. Un genu valgum physiologique est asymptomatique.

Le genu valgum est pathologique s’il est sévère (>20°), s’il ne diminue pas après 3 ans ou s’il est asymétrique. Un genu valgum sévère peut donner des douleurs de genou par surcharge du compartiment externe.
Lors de l’examen clinique, on mesure deux paramètres (FIG. 2) : d’une part, l’angle fémoro-tibial et d’autre part l’espace intermalléolaire interne (EIMI). Ces mesures permettent de vérifier l’évolution du genu valgum dans le temps.

Figure 2 - Mesure de l’angle fémoro-tibial et de l’espace intermalléolaire interne.

DIAGNOSTIC ET VARIANTES

Le genu valgum bilatéral symétrique est le plus souvent physiologique. On peut accepter jusque 20° d’angle fémoro-tibial à 3 ans, 15° à 4 ans et 10° à 5 ans. A 6 ans, l’angle est aux alentours de 5 à 6°, ce qui persiste le plus souvent par après.
Si l’on suspecte un genu valgum pathologique, il faut rechercher les diagnostics les plus fréquents : le valgus survenant suite à une hypercroissance du tibia consécutive à une fracture du tibia proximal (FIG. 3), un épiphysiodèse post-traumatique (FIG. 4), le rachitisme (FIG. 6), la pseudoachondroplasie (FIG. 5) ou une autre ostéochondrodysplasie.

Une goniométrie en charge est prescrite. Elle permet de faire le diagnostic et permet de mesurer l’axe mécanique des membres inférieurs.

Figure 3 - Genu valgum progressif après fracture de la métaphyse proximale du tibia. La croissance stimulée du tibia proximal par rapport à la fibula génère un genu valgum qui s’aggrave dans l’année qui suit la fracture puis s’améliore progressivement.

Figure 4 -  Genu valgum gauche suite à une épiphysiodèse post-traumatique du cartilage de croissance du tibia proximal latéral.

Figure 5 -  Pseudoachondroplasie chez une enfant de 3ans et 5 mois.

Figure 6 -  Rachitisme carentiel chez un enfant de 4 ans du Bénin. Résultat à un an après traitement par hémiépiphysiodèse du fémur médial et du tibia médial.

TRAITEMENT

Le genu valgum physiologique ne se traite pas. En cas de genu valgum progressif consécutif à une fracture, on attend et on prévient la maman que cela va s’aggraver durant l’année qui suit la fracture puis cela va s’améliorer. Souvent aucun geste n’est nécessaire. En cas de rachitisme, il faut supplémenter en vitamine D. Une hémiépiphysiodèse peut être efficace ou une ostéotomie tibiale de varisation.
En cas d’épiphysiodèse post-traumatique il faut réaliser une désépiphysiodèse si c’est encore possible ou une ostéotomie de varisation correctrice. En cas de pseudoachondroplasie, une ostéotomie peut être indiquée.

COMPLICATIONS

Il n’y a pas de complication associée à un genu valgum physiologique. L’épiphysiodèse post-traumatique entraîne un raccourcissement et une déviation axiale. Les ostéochondrodysplasies entrainent une petite taille et des déformations axiales.